Le pessimisme est un poison

Le poison du pessimisme

  • Le Lun 03 déc 2018

Le pessimisme est un poison

Nombre de nos concitoyens tournent leur regard vers le passé. Ce regard n’est pas empreint de crainte, mais de nostalgie.

En effet, une vaste étude de la Fondation Bertelsmann portant sur cinq pays européens (France, Italie, Allemagne, Espagne et Pologne) révèle que 67 % des Européens sondés préféreraient vivre dans le passé. L’Italie arrive en tête, la France deuxième. À partir de 35 ans, la part des nostalgiques dépasse même 70 %.

On peut comprendre ce sentiment, mais pas nécessairement le trouver rationnel, à l’heure où Steven Pinker, vedette mondiale des sciences cognitives, vient de faire paraître un livre, « Le triomphe des Lumières », qui nous rappelle que le monde dans lequel nous vivons est, à bien des égards, le meilleur des mondes que l’humanité a connus : baisse vertigineuse de la mortalité infantile, augmentation de l’espérance de vie, du niveau de scolarisation, baisse du nombre de conflits, de morts à la guerre, du nombre d’homicides, décarbonisation de l’économie, ralentissement de la déforestation…

Le facteur Optimisme

Pourtant, une autre enquête réalisée cet été, par Ipsos cette fois, dans 28 pays montre que la plupart des gens ignorent les progrès objectifs de l’humanité.

En effet, une majorité croit par exemple que l’extrême pauvreté augmente, alors qu’elle est en train de disparaître de la planète, ou ignore la baisse globale de la mortalité infantile, qui est pourtant une des conquêtes les plus formidables de notre espèce.

Or ce pessimisme entraîne des conséquences. Il hypothèque nos chances de bien nous en sortir dans le processus de la mondialisation.

Il nous nuit d’abord à titre individuel, car le pessimisme altère nos chances objectives de conduire nos vies de façon optimale.

À l’échelle d’une nation, on comprend facilement combien la comparaison entre la France, dont 3 % de répondants affirment que le monde va mieux, et la Chine, dont 41 % le pensent, n’est pas favorable à notre pays (enquête Ipsos).

L’optimisme est une donnée macrosociale essentielle au dynamisme d’une nation qui influe sur la façon dont nous nous replions sur le crédit plutôt que l’investissement et, d’une façon générale, sur la prise de risque et le dynamisme.

Le danger des représentations du futur est qu’elles deviennent des prophéties autoréalisatrices et que les grincheux finissent par être dans le vrai pour de mauvaises raisons.


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