Niveau de stress et performance

Transformer le stress en ''Booster'' 

  • Le Sam 17 nov 2018

Stress : transformez-le en…Booster 

Niveau de stress et performance

C’est très désagréable d’être stressé.

Mais c’est surtout dangereux : le stress et l’anxiété font vieillir plus vite et mourir plus tôt que prévu. [1]

Cela provoque aussi des maladies comme le diabète, l’hypertension… et même les démences séniles !

Heureusement, il existe un nombre impressionnant de méthodes naturelles validées scientifiquement pour se protéger contre ce « tueur silencieux ».

Et il y a bien sûr toutes les approches « corps-esprit », incontournables pour retrouver la sérénité en profondeur : cohérence cardiaque, massages, yoga, qi gong, tai chi, méditation, biofeedback, EFT… et le simple pouvoir de notre pensée.

Le stress optimal

Le stress optimal est la dose de stress biologiquement nécessaire pour fonctionner harmonieusement avec notre personnalité et nos capacités d’adaptation. Ce niveau n’est donc pas le même pour tous. Chacun a sa propre dose de stress optimal. L’idéal est de connaître la nôtre afin de ne pas dépasser notre seuil de tolérance. Chacun a en effet un capital énergétique limité. À chacun d'utiliser au mieux cette énergie pour vivre avec son stress optimal sans avoir besoin de puiser dans ses réserves. Pour y parvenir, un seul remède : être en harmonie avec soi-même. Notre stress se transforme alors en énergie positive et efficace.

Quand nos ancêtres chasseurs cueilleurs se trouvaient nez à nez avec une bête féroce, c’est grâce aux effets de ce stress qu’ils parvenaient à s’en sortir vivants.

Ce stress prépare notre corps à agir : soit à nous battre, soit à prendre la fuite (fight or flight). En moins d’1/20ème de seconde, notre système nerveux "sympathique" nous rend prêt à nous battre, à courir plus vite, ou encore à mieux respirer. L’adrénaline se met à couler à flot dans notre corps, avec tout une série de conséquences utiles :

  • Notre cœur bat plus vite et notre tension s’élève, pour mieux irriguer nos organes essentiels pendant l’effort intense à venir ;
  • Nous pâlissons, car la circulation sanguine se concentre sur nos membres les plus vitaux : les bras, les jambes, le cerveau, les yeux et même le nez. L’objectif est que nous puissions agir et réfléchir plus efficacement ;
  • Nos pupilles se dilatent, pour améliorer notre vision et notre bouche devient sèche car l’heure n’est pas à la digestion (aidée par la salive), mais à sauver notre peau.

Bref, nous mobilisons en une fraction de seconde toutes les ressources de notre corps pour nous dépasser… et rester en vie.

De nos jours, on croise moins de bêtes féroce…mais le même phénomène se produit avant un discours en public, une compétition sportive, ou une rencontre amoureuse : notre corps nous prépare à donner le meilleur de nous-même.

C’est pourquoi, d’ailleurs, les grands sportifs ont besoin de ce "bon" stress. Une grande sprinteuse est venue consulter le spécialiste Jim Afremow parce qu’elle voulait "arrêter de stresser"… celui-ci a éclaté de rire tellement cela lui paraissait incongru : "Les athlètes doivent concevoir le stress comme quelque chose qui les aide à se préparer à la performance. Ils doivent se dire ‘'j'en ai besoin !’’ Au lieu de vouloir éviter le trac, les "papillons dans l’estomac", ils doivent amener ces papillons à se coordonner et à voler en formation ». [6]

Ce "bon" stress est là pour nous aider à surmonter des épreuves… y compris les plus pénibles.

Quand nous essuyons les foudres de notre patron, la colère d’un client mécontent ou d’autres difficultés du quotidien, comme les disputes conjugales ou les conflits avec nos enfants…c’est encore le stress qui nous aide à mobiliser notre énergie pour affronter l’orage. C’est lui, également, qui nous permet aussi de réagir au quart de tour en cas de danger imminent, comme lorsque nous voyons notre enfant s’approcher dangereusement de la route. Le stress peut alors donner une force vertigineuse : comme ces deux mères qui ont réussi à soulever une Renault Clio de 1400 kilos pour sauver un enfant. [7]

Tous ces stress ponctuels n’ont rien de mauvais si nous respectons une condition : que nous bénéficiions d’un repos bien mérité après l’événement stressant. 

Si nous continuons à être stressé après coup, par exemple pendant le repas, nous ne pourrons pas bien digérer. Rappelons que ce n’est pas la priorité de votre corps, qui se comporte toujours comme si vous faisiez face à un rhinocéros ! Même chose pour le côté créatif qui est en nous : il est mis en sommeil, car ce n’est pas le moment de peindre un chef d’œuvre ou de faire de l’humour. Et c’est le même problème pour la guérison : une étude récente a montré que les blessures des patients stressés mettaient 40 % de plus de temps à guérir ! [8] C’est logique, car notre corps stressé est focalisé sur sa capacité à combattre, et non à se réparer ! Voilà pourquoi nous risquons de dépérir si notre vie n’est qu’une succession ininterrompue de stress.

« C’est comme vivre dans un pays où 98 % des ressources seraient affectées à la défense nationale, et où rien ne serait consacré aux écoles, aux bibliothèques, à la construction et à l’entretien des routes, aux systèmes de communication, etc. » - Dr Joe Dispenza [9] - C’est aussi comme si nous courrions un marathon tous les jours.

L’activité physique est comme le stress : elle est bonne à petites doses, à condition d’être suivie d’un repos suffisant. Si nous faisons trop de sport, notre corps s'affaiblit et devient plus vulnérable. Nous sommes au bord de l’épuisement. Alors que si nous faisons de l’activité raisonnablement, notre corps en sort renforcé, ragaillardi.

De même, à petites doses, et avec le bon repos, le stress nous rend plus fort. Mais s’il devient trop fréquent, il nous affaiblit, parfois jusqu’au "craquage" (burn-out).

Voilà la différence entre stress "aigü" (ponctuel, utile) et "chronique" (permanent, dangereux). Mais il y a également un autre type de stress, initialement prévu par la Nature pour nous sauver la vie… mais qui ,au XXIème siècle, fait pas mal de dégâts.

Quand le stress nous paralyse (littéralement)

Face à une bête sauvage ou un ennemi puissant, notre corps n’est pas seulement programmé pour se battre ou fuir (fight or flight).

Dans certaines conditions, notre corps a aussi prévu de se figer sur place (freeze).

Cela se produit quand notre cerveau estime que nous n’arriverons pas à nous en sortir.

Notre cerveau pense que nous n’avons aucune chance… qu’il est totalement inutile de combattre ou de fuir… et il nous prépare alors au pire. Au lieu d’avoir la tension qui s’élève pour mieux irriguer vos organes vitaux, notre pression artérielle se réduit et nos vaisseaux se contractent… pour nous éviter de saigner trop abondamment en cas de blessure. Plutôt que de nous donner de l’énergie pour combattre, notre corps se met en veilleuse et se prépare à "endurer les coups" en libérant des anti-douleurs (endorphines). Cela peut aller jusqu’à l’évanouissement, qui est une stratégie de survie fréquente dans le monde animal : "faire le mort" écarte les prédateurs qui se méfient instinctivement des cadavres. Cette "stratégie" consistant à se "figer" peut d’ailleurs être encore utile de nos jours. Récemment,Todd Orr a survécu à l’attaque d’un ours dans un parc national américain… parce qu’il a fait le mort ! [10]

Cette réaction de "paralysie" frappe fréquemment les victimes de viol. Après coup, beaucoup s’en veulent de s’être "laisser faire", alors qu’elles n’ont tout simplement pas pu surmonter ce réflexe inné qui les a paralysées. En dehors de ces terribles circonstances, ce type de stress n’est pas toujours mauvais s’il reste ponctuel, face à un événement grave par exemple. En revanche, c’est bien ce stress qui cause le plus de dégâts lorsque nos pensées en font une réalité quotidienne.

Quand le stress rend malade

Nous, les humains, n’avons pas besoin de nous retrouver face à un danger immédiat pour ressentir du stress. Il nous suffit d’imaginer un drame ou une épreuve pour que notre corps s’y prépare. Même si cet événement pourrait avoir lieu des jours ou des mois plus tard ! Cette anticipation du danger produit deux réactions très différentes, selon la situation… ou notre tempérament : 

Soit nous estimons que nous avons la capacité d’y faire face, et notre corps se met en mode d’un défi à relever : c’est le « bon stress » qui nous prépare à fuir ou à nous battre en mobilisant toutes nos ressources physiques et intellectuelles ;

  • Soit nous pensons que nous ne sommes pas "de taille", et notre corps se met en mode d’une menace à subir : cela ressemble au stress paralysant, qui déclenche chez nous des émotions de peur et d’anxiété. 
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  • Des chercheurs ont rassemblé des mères d’enfant victime d’une maladie chronique – et qui subissent un énorme stress permanent. 
  • Ils ont mesuré leurs "télomères". Les télomères sont les capuchons de nos chromosomes, ils révèlent notre "âge biologique réel".
  • Si nos télomères sont "longs", c’est que nous sommes encore jeune dans notre corps et notre tête, avec de bonnes chances de vivre vieux et en bonne santé. [11]
  • Si nos télomères sont "courts", nous avons plus de risques de mourir prématurément et d’être victime des maladies chroniques
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  • Les chercheurs ont trouvé que la plupart de ces mères ont des télomères plus courts que les autres – c’est l’effet délétère du stress chronique. [12]
  • Mais parmi elles, certaines avaient conservé des télomères longs.

Des chercheurs ont soumis le groupe à un stress "expérimental" : dans une salle d’attente, celles qui avaient les télomères longs percevaient le stress à venir comme un défi alors que les mères qui avaient des télomères courts percevaient l’épreuve à venir comme une menace

IMPORTANT : ce n’est pas le fait de vivre un événement stressant qui pose problème. C’est l’idée qu’on se fait de l’épreuve avant de la subir qui fait toute la différence.

Bien sûr, notre anticipation du stress est toujours un mélange de menace et de défi. Mais si nous avons tendance à vivre davantage le stress comme une menace, nous pouvons décider de modifier la perception de notre stress pour le réorienter positivement.

Des chercheurs ont encouragé des étudiants à interpréter leur réaction physiologique de stress comme quelque chose qui va les aider à réussirces étudiants ont eu de meilleures notes à leur test ! [13]

Une autre étude l’a confirmé : face à un stress, ceux à qui on a demandé de penser leur stress comme "utile" ressentaient moins d’anxiété ! [14]

Pour canaliser notre stress et faire en sorte qu’il nous procure plus d’énergie positive pour gérer une situation ou réaliser une performance nous pouvons décider de penser "Super – ce sont les signes d’une belle grosse réponse au stress" ou encore "Les réactions de mon corps sont en train d’essayer de m’aider. Elles servent à me permettre de me concentrer sur ce que j’ai à faire. Elles montrent que je ne m’en fiche pas".

Une réponse de défi n’est pas une attitude faussement enjouée, du style "chouette, je suis si content d’être stressé". Elle revient à savoir que, malgré les difficultés rencontrées, on peut tourner le stress à son avantage. » [15]

Pourquoi ne pas essayer cette méthode, dès aujourd’hui ?

Sources

Xavier Bazin

[1] Systematic review of the association between chronic social stress and telomere length: A life course perspective, BS. Oliveira et all, Ageing Research Reviews, mars 2016

[2] A double-blind, placebo-controlled, double-centre study of the effects of an oral multivitamin-mineral combination on stress, L. Schlebusch et all, NCBI, 2000

[3] Bifidobacteria exert strain-specific effects on stress-related behavior and physiology in BALB/c mice, HM. Savignac et all, NCBI, 2014

[4] Effect of a serotonin precursor and uptake inhibitor in anxiety disorders; a double-blind comparison of 5-hydroxytryptophan, clomipramine and placebo, RS. Kahn et all, NCBI, 1987

[5] Dental patient anxiety: Possible deal with Lavender fragrance, M. Zabirunnisa et all, NCBI, 2014

[6] Dr Elisabeth Blackburn, L’effet télomère, Guy Tredaniel editeur, 2017

[7] ‘Supermothers’ and grandfather lift 1 ton Renault Clio off trapped schoolboy, Daily Mail, 2009

[8] Wound site neutrophil transcriptome in response to psychological stress in young men, S. Roy et all, NCBI, 2005

[9] Joe Dispenza, Le placebo, c’est vous, Ariane, 2015

[10] Montana man details how he survived grizzly bear attack in Facebook video, The Guardian, octobre 2016

[11] Voir L’Effet Télomère. Guy Tredaniel editeur, 2017

[12] Stress appraisals and cellular aging: A key role for anticipatory threat in the relationship between psychological stress and telomere length, A. O’Donovan et all, NCBI, 2012

[13]Turning the Knots in Your Stomach into Bows: Reappraising Arousal Improves Performance on the GRE,

[14] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24749642

[15] L’effet télomère, Guy Tredaniel editeur, 2017, page 111